On peut appréhender la surdité sous l’angle médical ou sous l’angle culturel. Il existe une identité sourde qui se construit dans un rapport à l’altérité, c’est-à-dire au monde des entendants. Or, la notion d’« identité sourde » a été relativement peu traitée, contrairement à celle de « culture sourde ». Peut-être parce que les éléments d’une culture sont objectivables alors que le sentiment d’être sourd est difficile à saisir. Bernard Mottez exprime ce décalage comme suit : « Ainsi alors qu’on peut s’amuser à discuter jusqu’à l’existence même d’une communauté des sourds et d’une culture sourde, pas de discussion, ni de déni possible quand un sourd affirme, revendique son identité sourde » (2006, p. 83). Se dire sourd, c’est être sourd ou le devenir.
La personne sourde, au cours du processus de la construction de son identité, peut tendre plutôt vers le pôle déficitaire (la déficience qui la singularise) ou le pôle culturel (l’appartenance à une communauté). Ces dernières années, l’intégration scolaire et la quasi systématisation de l’implantation cochléaire d’une part, mais également les revendications identitaires des communautés sourdes nationales ou internationales (à travers le développement d’Internet),ont un impact important sur la construction de l’identité des personnes sourdes.
Les pôles identitaires qui entrent en jeu dans la dynamique de la construction identitaire de la personne sourde sont multiples, ils ne se résument pas à ces deux opposés. À travers cette brochure, l’APEDAF envisage de donner un éclairage sur cette problématique, à partir de recherches en sociologie, en psychologie ou en anthropologie, mais également de témoignages de personnes sourdes.
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« Qui suis-je? » – Surdité et Identité